Principe fondamental de l'hydrostatique
Vers la loi fondamentale de la statique des fluides
On sait par expérience que lors d'une plongée en haute mer par exemple, plus le plongeur descend profond dans l'eau, plus la pression qu'il subit augmente. Pour le comprendre, on peut imaginer que le plongeur subit une force correspondant au poids d'eau au-dessus de lui : plus il descend profond, plus le poids d'eau au-dessus de lui est important. Il semble donc que la pression augmente avec la profondeur.
Réciproquement, on sait également par expérience que la pression diminue avec l'altitude. Ainsi l'opercule relativement souple d'un pot de yaourt acheté dans la vallée, "gonfle" quand le yaourt est emporté en haute montagne. On peut également citer la nécessité de pressuriser les cabines d'avion ou encore le mal d'altitude.
On se propose de démontrer approximativement ce principe.
Raisonnement : "Démonstration" du principe fondamental de l'hydrostatique
Cette vidéo démontre comment on en arrive au principe fondamental de l'hydrostatique dans le champ de pesanteur seul.
Compte tenu des observations précédentes, on va supposer que la pression varie uniquement dans la direction verticale z[1].
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Expression générale de la loi fondamentale de la statique des fluides
Notion fondamentale : Principe fondamental de l'hydrostatique dans le cas général
En décomposant les vecteurs, on peut également écrire cette relation :
en coordonnées cartésiennes : [∂P∂x∂P∂y∂P∂z]=ρ⋅(GxGyGz) ;
en coordonnées cylindriques : [∂P∂r∂P∂θ∂P∂z]=ρ⋅(GrGθGz).
Remarque : Surfaces isobares
Les surfaces isobares P(x,y,z)=cste sont perpendiculaires au champ →G.
Expression de la loi fondamentale de la statique des fluides dans le champ de pesanteur seul
Notion fondamentale : Principe fondamental de l'hydrostatique
Dans le cas particulier d'un fluide incompressible (ρ étant constante) dans le champ de pesanteur seul, on peut intégrer simplement la relation précédente et on obtient :
C'est le principe fondamental de l'hydrostatique
, qui exprime la conservation de la pression motrice[7] dans un fluide immobile et incompressible dans le champ de pesanteur seul.
La condition limite (ou référence) pourra par exemple être la pression atmosphérique en surface d'un liquide ou tout autre pression connue à une cote donnée.
Attention : Le fluide doit être incompressible !
Cette relation n'est valable qu'au sein d'un même fluide (ρ=cst)
Rappel : Accélération de la pesanteur à la surface de la Terre
Exemple : Ordres de grandeurs
pour de l'eau (ρeau = 1000 kg m-3) :
ΔP = 9,81 Pa ≈ 10-4.Patm pour Δz = 1 mm
ΔP = 9810 Pa ≈ 10-1.Patm pour Δz = 1 m
ΔP = 98100 Pa ≈ Patm pour Δz = 10 m
pour du mercure (ρHg = 13 546 kg m-3) :
ΔP = 133 Pa ≈ 10-3.Patm pour Δz = 1 mm
ΔP = 133000 Pa ≈ Patm pour Δz = 1 m
ΔP = 1,33.106 Pa ≈ 10.Patm pour Δz = 10 m
pour l'air sec (ρair = 1,205 kg m-3) (attention, l'air est compressible) :
ΔP = 118 Pa ≈ 10-3.Patm pour Δz = 10 m
On pourra donc, en pratique, négliger les variations de pression dans l'eau sur de petites différences de profondeur (de l'ordre du mm). De même, la pression peut être considérée constante dans les gaz sur des hauteurs modestes (de l'ordre du m).
La comparaison des résultats précédents entre l'eau et le mercure (un peu plus d'un facteur 10) sera à l'origine du choix du fluide barométrique utilisé pour les manomètres à liquide pendant de nombreuses années. Aujourd'hui la toxicité du mercure et le développement d'autres technologies pour la mesure de pression conduit à l'abandon de son utilisation.
Principe de Pascal
La différence de pression entre deux points A et B est obtenue en intégrant l'équation différentielle entre ces deux points : PA−PB=ρ⋅g⋅(zB−zA)
Ceci peut s'énoncer par le principe de Pascal : « La différence de pression entre 2 niveaux d'un fluide homogène au repos, est égale au poids de la colonne de fluide de section unitaire et de hauteur correspondant à la différence de cote des 2 niveaux. »
On peut remarquer que le principe fondamental de l'hydrostatique est vérifié quelle que soit la valeur de la pression aux points A et B.
Ainsi, si une surpression ΔP′ est appliquée au point B, la nouvelle pression en B est P′B=PB+ΔP′.
La différence de pression ΔP restant la même entre A et B, la nouvelle pression en A sera P′A=P′B−ΔP=P′B−PB+PA=PA+ΔP′.
La surpression a été transmise du point B au point A.
NB : le même raisonnement peut être mené en inversant les rôles des points A et B.
Le principe de Pascal peut donc s'énoncer ainsi : « Les fluides incompressibles transmettent les variations de pression. »
On peut signaler également la fameuse expérience du tonneau de Pascal illustrant la transmission des surpressions par un fluide. Un tonneau intégralement rempli d'eau est surmonté par un très long tube rigide de faible diamètre communiquant avec l'intérieur du tonneau. On remplit alors le tube avec de l'eau jusqu'à une hauteur h[9] suffisamment importante pour que la pression régnant à l'intérieur du tonneau fasse éclater ce dernier.
En effet, Pint=Patm+ρ⋅g⋅h.
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Remarque : Principe fondamental de l'hydrostatique et observations quotidiennes
Le principe fondamental de l'hydrostatique est cohérent avec les observations rappelées en préambule :
P1+ρ⋅g⋅z1=P2+ρ⋅g⋅z2
si z2 est inférieur à z1 (le point 2 est plus profond que le point 1), le principe fondamental de l'hydrostatique montre que P2>P1 : la pression augmente avec la profondeur ;
si z2 est supérieur à z1 (le point 2 est à une altitude plus élevée que le point 1), le principe fondamental de l'hydrostatique montre que P2<P1 : la pression diminue avec l'altitude.
À partir de l'équation P1+ρ⋅g⋅z1=P2+ρ⋅g⋅z2, on peut souligner quatre points :
dans un fluide incompressible en équilibre, les variations de pression se transmettent intégralement en tout point du fluide (c'est-à-dire que si la pression au point 1 augmente par exemple de 5 bar, la pression au point 2 augmentera également de 5 bar) ;
dans un fluide en équilibre, soumis seulement à la force de gravitation, la pression est uniforme en tout point d'un plan horizontal dans un même fluide (c'est-à-dire que si les points 1 et 2 sont situés à la même cote, il y régnera la même pression) ;
pour un fluide en équilibre statique isotherme, la différence de pression entre deux niveaux est égale au poids de la colonne de fluide entre ces deux niveaux ;
plus la masse volumique du fluide est grande et plus la pression est élevée (c'est-à-dire que pour une même pression P1 au point de cote z1, si on remplaçait le fluide par un autre, de masse volumique supérieure, la pression au point 2 -situé en dessous du point 1- sera supérieure à celle qui y régnait avec le fluide initial).